Finance (introduction)

 
 
Introduction
 
 
1.   De l’analyse à la gestion financière
 
La gestion est la mise en œuvre de ressources (financières, humaines, techniques) en vue d’atteindre des objectifs fixés dans le cadre d’une politique (stratégie) déterminée.
 
Dans les SA il est organisé régulièrement des assemblées générales. On peut distinguer deux types d’assemblées :
 
·                    L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) :
 
Elle a lieu une fois par mois. Elle est notamment organisée dans le but de discuter des résultats et de nominer des administrateurs. L’élection est faite à la majorité simple (50% des voix + 1).
 
·                    L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) :
 
Elle n’est pas organisée régulièrement contrairement à l’AGO. Elle a lieu pour lorsque des changements importants ont lieu au sein de la société c’est-à-dire lorsque les statuts sont changés ou lorsqu’il y a une modification de capital. L’élection est faite à la majorité des 2/3 (2/3 des votes + 1 voix).
 
La gestion financière s’appuie sur un diagnostic réalisé à partir de l’information fournie par les documents comptables (bilan, compte de résultat et annexes).
 
L’analyse financière est à usage :
 
·                    Interne, afin d’améliorer la gestion,
 
·                    Externe,
Ø   Pour évaluer une entreprise,
Ø   Pour décider de l’octroi d’un crédit (banques),
Ø   Pour étudier la solvabilité d’un client (Erudile),
Ø   Pour étudier un concurrent,
Ø   Pour recommander l’achat ou la vente d’actions d’une société (www.boursorama.com).
 
2.   Les domaines de la finance
 
·                    Choix des investissements :
 
L’investissement est l’engagement d’une dépense en capital contre une espérance de résultats aléatoires (actualisation, VAN…).
 
·                    Décisions de financement :
 
Ø    collecte de ressources propres et emprunt. Les capitaux propres venant des actionnaires et les emprunts des prêteurs.
 
Ø    plan de financement à court terme (inférieur à 1 an) et à moyen terme (entre 3 ans et 5 ans). C’est ce que l’on appelle un business plan.
 
·                    Répartition des résultats :
Il y a la répartition du résultat de l’exercice aux réserves d’une part, et la politique des dividendes et réserves d’autre part.
 
La distribution de dividende constitue un revenu pour les actionnaires mais diminue les ressources propres de l’entreprise.
 
La non-distribution de dividende maximise les ressources propres de la société mais n’apporte aucun revenu aux actionnaires.
 
La politique de répartition du résultat est donc fonction des attentes des fonctionnaires.
 
·                    Ressources propres / emprunts :
 
On peut distinguer les ressources propres de l’entreprise des emprunts à plusieurs niveaux :
 
Ø    L’origine : les ressources propres sont les apports et les résultats de l’exercice. Les emprunts, eux, sont tout simplement contracté auprès de tiers.
 
Ø    La « sortie » : les emprunts se remboursent, les capitaux non ; la sortie du capital passe par la cession des titres.
 
Ø    La dépendance vis-à-vis du résultat : une action égal un droit de vote, les actionnaires supportent les risques de l’entreprise et sont donc dépendants de l’activité Les prêteurs eux, sont dans le cas d’une relation contractuelle avec l’entreprise, de ce fait, les résultats (intérêts) sont indépendants de l’activité.
 
Ø    La fiscalité des résultats :
 
ü    Charges financières déductibles du résultat imposable
ü    Bénéfice après impôt (avoir fiscal) et report des déficits.
 
 
 
Remboursement
Pouvoir
Rémunération
Modalités de
remboursement
Fiscalité
Capitaux propres
Non
Oui
Oui
Bénéfice ou perte
 
Emprunt
Oui
Non
oui
Intérêts en
charges financières
Intérêts déductibles
 
*            Le bénéfice
 
- mise en réserve : légale (10% du capital social), statutaire (statuts de l’entreprise), facultative (libre). Augmentation de capitaux propres.
- distribution aux actionnaires (revenus).
 
*            La perte
 
- inscrite en report à nouveau (déficitaire)
- diminution des capitaux propres
 
·           L’affectation du résultat :
 
Ø    La politique de répartition des résultats : 
 
ü    La politique consiste à déterminer la part des bénéfices à distribuer aux actionnaires et à organiser la progression des dividendes dans le temps.
 
ü    La distribution de dividendes assure un revenu aux actionnaires mais prive l’entreprise de ressources propres pour financer des projets d’investissement.
 
ü    PME / GE, des choix différents :
 
*                 GE : le versement de dividendes constitue un moyen d’information des actionnaires (dispersion du capital, grand nombre d’actionnaire…) : régularité des distributions.
 
*                 PME : la confusion actionnaires / dirigeants. N’impose pas de distribuer des dividendes : irrégularité des distributions.
 
*                 Exemples : Danone, Google, Microsoft.
 
 
3.          Objectifs et contraintes de la finance
 
·                   Premier objectif : financer des emplois
 
Ø    L’entreprise met en œuvre des ressources pour financer des   emplois correspondant à l’activité choisie.
 
Ø    Les apporteurs de capitaux « exigent » une rémunération de leurs apports. Cette exigence induit pour l’entreprise, un objectif fondamental de rentabilité économique et financière (« expected return » = espéré, attendu, exigé).
 
Ø    La rentabilité économique fait référence à l’ensemble des capitaux investis (Résultat économique / capitaux investis et engagés) = somme des capitaux propres et capitaux empruntés.
Taux de rentabilité éco = (résultat économique / capitaux investis) * 100
Ø    Résultat économique =
Dotations aux amortissements
                       +
Dotations aux dépréciations
+
Charges financières
+
Résultat de l’exercice
Lorsqu’une entreprise satisfait son objectif de rentabilité économique, elle :
ü    Couvre la dépréciation de ses éléments d’actif
ü    Couvre ses risques
ü    Rémunère ses capitaux investis
Ø    La rentabilité financière concerne la rentabilité des seuls capitaux propres. Taux de rentabilité financière = (résultat courant / capitaux propres) * 100
Ø    L’entreprise peut poursuivre d’autres objectifs :
ü    Croissance du chiffre d’affaires, des parts de marché…
ü    Autonomie,
ü    Sociaux…
    Cependant, ce ne sont pas des objectifs fondamentaux.
 
·                   Deuxième objectif : Les entreprises doivent être liquides
 
Ø    Les apporteurs de capitaux « exigent » de l’entreprise qu’elle respecte ses échéances. Cette exigence traduit la contrainte de liquidité ou d’équilibre financier.
 
 
Ø    Une entreprise est liquide lorsque ses valeurs disponibles sont supérieures à son passif exigible à vue (échéances).
 
Ø    Liquidité = situation d’équilibre financier.
 
Ø    Les conséquences du défaut de liquidité :
 
ü   Le débiteur dispose d’un délai de 15 jours pour mettre fin à l’état de cessation des paiements (en trouvant de nouvelles disponibilités ou en reportant les échéances).
 
ü    Sinon le débiteur doit déposer le bilan de son entreprise auprès duTribunal de Commerce qui nomme un administrateur et décide :
*                      Du redressement judiciaire de l’entreprise
*                      Ou de sa liquidation
Ø    Si l’entreprise est liquide, les actifs permettent de rembourser les prêteurs (entreprise solvable) ou non (insolvabilité).
 
Ø    Objectif de rentabilité et contrainte de liquidité s’opposent à court terme mais à moyen terme, la rentabilité positive (négative) influence favorablement (défavorablement) la liquidité.
 
 
Création d’une entreprise :
 
A                                 t                                   P
                                   Ressources 1 000
Banque    1 000
 
 
A                                 t1                                P
AI                       800     Ressources 1 000
Banque           200
 
 
 
A                                 t2                                P
AI                        800    Ressources 1 000
Banque            300    Résultat           100
 
E (R) < 0 c’est une liquidité parfaite
E (R) > 0 la liquidité se réduit
t et t1 sont sur du court terme et t2 sur du long terme
 
Ø    La survie de l’entreprise passe par sa rentabilité à long terme et sa liquidité à tout moment.
Ø    Remarque : Pour espérer gagner de l’argent il faut savoir sacrifier ses liquidités.
Ø    On peut classer les entreprises en fonction de deux critères : la rentabilité et la liquidité.
 
1°          1.   « saine » (rentable)
R et L
2°           2.       « en difficulté »
                        pas R mais L
3°     3. « en difficulté à CT »
                   R mais pas L
4°            4.    « en difficulté à CT »
                       Pas R et pas L
 
Ø    Une entreprise retable est une entreprise qui rémunère ses capitaux, qui couvre ses risques et qui fait des amortissements (= capacité à renouveler le matériel).
Ø    Une entreprise liquide est une entreprise qui a suffisamment de liquidité pour faire face à ses échéances.
Ø    Les solutions de redressement :
 
ü     Entreprise 1 : aucun problème
ü     Entreprise 2 : Problème d’équilibre du compte de résultat. Le résultat produits – charges n’est pas suffisant. Plusieurs solutions :
*      Diminuer les charges (charges de personnel, de localisation…)
*      Augmenter les produits : c’est une réflexion relevant du marketing et de la stratégie. Les effets ne seront pas immédiats, c’est pour cela qu’en général on essaie de diminuer les charges.
 
ü Entreprise 3 : Le problème provient des emplois et des ressources c’est-à-dire que ce sont des problèmes de capitaux ou d’argent. La solution est donc de trouver des ressources par le biais d’emprunt ou d’augmentation de capital.
ü Entreprise 4 : Les problèmes proviennent à la fois du déséquilibre du compte de résultat et du manque d’argent ou de capitaux. Il faut trouver des ressources qui seront difficiles à obtenir (emprunts, augmentation de capital). Si celles-ci ne sont pas trouvées rapidement une entreprise saine rachètera l’entreprise en difficulté.
 
4.    Finance et création de valeur
 
Ø   Le couple rentabilité / risque est déterminant de la valeur d’une entreprise. On peut distinguer deux notions de risque :
ü Le risque ultime : défaillance (mort) cela entraine la liquidation
ü Le risque de variation de résultats
Ø   La valeur d’une entreprise dépend de son niveau de rentabilité et de risque. La valeur d’une entreprise est la valeur de ses capitaux propres.
Ø   La valeur d’un titre dépend des revenus qu’il génère et du niveau de risque de ses revenus. Capitalisation boursière = n * valeur unitaire (titres * cours).            Valeur (titres) = f (revenus des titres / risques des revenus).
Ø   Le circuit financier et la création de valeur. Exemple de l’entreprise Nimor.
Fisher (économiste américain) a établi une relation entre k et R.
C = capital
t = taux de rentabilité
R = revenu
C * t = R
C immobilier * t = loyers
Entreprise Nimor
 
1.    Choix de l’activité
2.    Investissement / localisation
3.    Ressources
4.    Exploitation
5.    Résultats
 
TRA = taux de rentabilité attendu
TRR = taux de rentabilité réel
RA = revenu attendu
RR = revenu réel
VM = valeur de marc
 
Hypothèse 1 :
 
ü A 12,5 %
 
Actif
Passif
TRA
RA
RR
TRR
V Marché
 
Capitaux 500
10%1
50
100
20%2
1 000
Actif éco
1 000
Dettes
Fournisseurs
500
5%
25
25
5%3
500
1 000
1 000
7,5
75
125
 
1 500
 
      1 5 * 100 = 500
100 / 500 * 100 = 20%
3 25 / 500 * 100 = 5%
 
     Les banques sont satisfaites car elles ont exactement ce qu’elles voulaient. Les actionnaires sont quant à eux contents car ils reçoivent 20% alors qu’ils attendaient 10%.
 La valeur de marché se différencie de la valeur comptable si le taux réel est différent du taux attendu.
Si le taux de rentabilité réel est le même que le taux de rentabilité attendu, la valeur de marché est la valeur comptable.
La création de valeur est la différence entre la valeur de marché et la valeur comptable. Si c’est l’inverse il y a destruction de valeur.
 
ü    A 7,5 % : la société ne crée pas de valeur 
 
 
 
 
 
 
Hypothèse 2 :
 
 
 
ü    A 5,5 % :
 
Actif
Passif
TRA
RA
RR
TRR
VM
 
Capitaux propres
10%
50
25
5%
250
Actif éco
Dettes
fournisseurs
5%
25
25
5%
500
1 000
1 000
7,5
75
50
 
750
 
 
Le titre vaut moins que lorsqu’on l’a acheté. Il y a donc destruction de valeur.
C * r = R
250 * 0,1 = 25
 
Ø     Il y a création de valeur :
- lorsque le taux de rentabilité économique est supérieur au coût du capital.
- lorsque le taux de rentabilité réel est supérieur au taux attendu.
 
Ø     La création de valeur dépend :
- de la rentabilité des investissements
- montant des capitaux investis
- du coût du capital
 
Ø     La répartition de la valeur :
- pour les actionnaires (approche stockholders)
- Pour tous les partenaires de l’entreprise (approche stakeholders).
 
Ø     Ceux qui prennent les risques :
- actionnaires ?
- dirigeants ?
- salariés ? (risque de rupture de contrat)
- clients / fournisseurs ? (pas livré / pas payé)
 
·                    Conclusion :
 
·                    Deux concepts de base et une conclusion
- rentabilité des entreprises et des capitaux
- liquidité ou équilibre financier, l’illiquidité conduit à la défaillance
- « pour durer, l’entreprise doit être à la fois rentable et liquide ».
 
·                      L’évaluation de la rentabilité et de la liquidité sont au cœur de l’analyse financière des entreprises.
 
·                          L’évaluation de rentabilité des investissements et de l’équilibre financier des projets sont au cœur de la gestion financière.