Finance Chapitre 1

Chapitre 1 : Les Méthodes de l’analyse financière

 

Section 1 : L’analyse du compte de résultat

 

·         Le compte de résultat classe les produits et les charges en trois catégories :

 

a)    Produits - charges d’exploitation = résultat d’exploitation

 

b)    Produits -  charges financières = résultat financier

 

 

c)    Produits – charges exceptionnelles = résultat exceptionnel

 

Enfin total des produits – total des charges = résultat de l’exercice.

 

L’analyse financière va plus loin, en calculant des soldes intermédiaires de gestion (SIG), grandeurs caractéristiques de l’activité économique et financière de l’entreprise. Ces SIG sont normalisés, obligatoires pour certaines entreprises et indispensables pour d’autres.

 

I.             Les SIG

 

1.   La production de l’exercice (P) 

 

·         Concerne les entreprises individuelles

 

·         P = P vendue (Qv * Pv) + P stockée (Qs * Cp) + P immobilisée. La production immobilisée représente les biens réalisés par l’entreprise pour elle-même (corporels et incorporels).

 

·         La production est un indicateur de l’activité.

 

2. La marge commerciale (MC) 

 

·         Elle concerne les entreprises commerciales. Elle ne peut donc pas être calculée pour les entreprises industrielles.

 

·         MC = Ventes de marchandises – Coût d’achat des marchandises vendues.

 

·         CAMV = Stock initial + Achats – Stock final.

 

·         Taux de marge commercial = MCV ventes de marchandises en %

 

·         L’intérêt du calcul de la marge globale (comparaison entre entreprises) et par produit.

 

·         Facteurs d’évolution de la MC : ventes, achats, prix de vente et d’achat, réductions commerciales amont et aval.

 

·         Exemple du calcul de MC et du taux de marge.

 

Concession automobile

SI =0

Achats de 5 = 50 000 € (10 000€ l’unité)

Ventes de 4 = 60 000 € (15 000€ l’unité)

SF = 10 000 €

MC = 60 000 – (0+ 50 000- 10 000)

      = 20 000

  MC unitaire = 20 000/4 = 5 000

  TMC = (2 000 * 100) / 6 000 = 33 %

 

 

3.    La valeur ajoutée (VA)

 

·         La valeur ajoutée est un concept de comptabilité nationale (PIB).

Somme des VA = PIB

 

·         Exprime la création de richesse

 

·         Se calcule :

 

ü  VA = MC – services extérieurs (61 et 62).

ü  VA = P – achats consommés (60) et services extérieurs (61 et 62).

 

·         Présente un intérêt pour la gestion

 

ü  Mesure du poids économique de l’entreprise.

Industrie = VA / Production = 40 %

Commerce = VA / CA = 20 %

 

ü  Mesure du taux de création de richesse (VA / P ou CA)

 

ü  Mesure de l’efficacité économique de l’entreprise (VA / effectifs, VA / VIB) (VIB = Valeurs Immobilisées Brutes).

Exemple : 10 000 000

VA / effectif = 100 000 € / pers

Différentes possibilités :

 

*      VA / effectif

*      VA / surface

*      CA / surface

 

ü  Mesure du partage de la VA (cf. ci après)

Production – Consommation = VA

      Répartition de la VA :

 

*      Charges de personnel : personnel   66 %

*      Impôts et taxes + Impôts sur les bénéfices : Etat et collectivités

*      Charges financières : banques

*      DAP ou dépréciation : entreprise et les actionnaires

*      Résultat de l’exercice : entreprises et les actionnaires

 

ü  Présente des difficultés d’interprétation

 

*      Les charges de personnel intérimaire

*      Le crédit bail

 

Pour ces deux éléments il est nécessaire de retraiter la VA.

VA retraitée = VA comptable + charges de personnel intérimaire + crédit bail.

 

·         Les composantes de la VA en ratios :

 

ü  Charges de personnel / VA en %

ü  Impôts et taxes / VA en %

ü  Charges financières / VA en %

ü  DAP / VA en %

ü  Résultat net ou courant / VA en %

ü  CAF /  VA en %

 

 

4.   L’excédent brut d’exploitation (EBE)

 

·         EBE = EBITDA (Earning Before Interrest Taxes Depreciation Amortizing).

 

·         Il mesure le résultat économique indépendamment de la politique de financement, d’amortissement et de provision, et de l’imposition.

 

·         Se calcule : EBE = VA – CP – IT + SE

Les différences entre la VA et l’EBE ce sont les charges de personnel et les impôts et taxes.

 

·         Présente un intérêt pour la gestion :

 

ü  L’EBE permet de renouveler les actifs (amortissements), couvrir les risques (provisions), rémunérer les prêteurs et les actionnaires, financer le développement de l’entreprise.

 

ü  Ratios : DAP/EBE ; CF/EBE ; Res / EBE ; CAF/EBE

 

ü  Ratios : EBE / capitaux investis ; EBE / P ou CA ; EBE / VA… en %.

 

ü  Taux de marge = EBE / VA * 100

 

 

 

·         Présente des difficultés d’interprétation :

 

ü  Le crédit bail

 

Exemple : exercice Alumex 

 

- Production = 3 600 000 + 49 000 = 3649 000

- VA = 3 649 000 – 1 000 000 + 80 000 – 300 000 = 2 269 000

- EBE = 2 269 000 – 40 000 – 1 551 000 = 618 000

- R exploitations = 460 500

-  R courant = 352 500

- RNC = 178 500

 

 

5.   Le résultat d’exploitation

 

C’est une partie de l’EBE

 

·         Se calcule : RE = EBE – DAP + RAP

 

·         Présente un intérêt pour la gestion

 

ü  Mesure le seuil de rentabilité économique (point mort). SI RE =0, l’entreprise couvre ses charges d’exploitation mais ne peut pas rémunérer ses partenaires financiers ni dégager de ressources internes propres.

Si RE= 0 :

 EBE –DAP+RAP = produits exploitation – charges d’exploitation = 0

 

ü  RE / capitaux investis ; RE / production ; RE / CA ; RE / VA …..en %

 

·         Présente des difficultés d’interprétation

 

ü  Le crédit bail

 

6.   Le résultat courant avant impôt (RC)

 

·         RC = RE + PF –CF

 

·         Le RC provient des seules opérations courantes, économiques et financières de l’entreprise.

 

7.   Le résultat exceptionnel (re)

 

·         RE = Produits – charges exceptionnelles sur opérations en capital (cessions d’actif…) et sur opérations de gestion (charges de licenciement).

 

8.   Lé résultat de l’exercice (Rex)

 

·         Rex = RC + Re – PS –IS

·         Ratios : Rex / Capitaux propres ; Rex / P ou CA

 

·         Le résultat est distribué ou mis en réserve (autofinancement)

 

Exemple :

 

Production = 100

VA = 40                                             28 = charges pers + impôts et taxes

EBE = 12                                          EBE / VA * 100 =  30% (environ)

Répartition de l’EBE :

- DAP = 5

- Charges financières = 3

- Evènement exceptionnel = 0

- Résultat = 4 dont 1,3 pour l’IS et 2,7 pour les actionnaires.

 

 

Charges financière / EBE * 100 <1 /4; 1/3 Les intérêts des emprunts ne doivent pas dépasser les 1/ 3 du revenu.

 

Exercice SA Optimex :

 

ü  Production  = 93 752 650

ü  Marge commerciale = 0

ü  VA = 51 143 555

ü  EBE = 51 143 555 – 28 226 500 -  12 038 345 – 3 058 375 = 7 820 335

ü  R exploitation = 7 820 335 + 475 000 + 323 500 – 822 600 – 525 000 – 30 000 – 449 255 = 6 791 980

ü  R courant = 6 791 980 – 3 011 320  = 3 780 480

ü  R exceptionnel = 789 800

ü  R exercice = 2 456 560

 

 

Exercice (cf. feuille) :

 

 

Tableau emploi ressources de l’exercice N + 1

 

SOCIETE A

Immobilisations nettes       -1

Réserve                           +1

Stocks                              +3

Dette LM terme                 -1

Client                               +1

Dette C terme                   +5

Variation de stock            +1

 

 

- Récession

- investissement : non

- Stock augmentent = difficulté commerciale

- Résultat / capitaux propres * 100 = 1 / 20 * 100 = 5 %

- Capitaux propres / total passif = 21 / 39 * 100 = 50 %

 

 

SOCIETE B

Immobilisations nettes       + 4

Réserve                          

Stocks                               + 2

Dette LM terme        + 1,5                

Client                                 + 2

Dette C terme           + 6

Variation de stock           

Résultat N + 1           + 0,5

 

Croissance augmente

Investissement : oui

Stock : Phénomène d’anticipation croissante

Client : croissance des créances

Rentabilité Financière = 0,5 / 5,5 * 100 = 10 %

Capitaux propres : 6 /18 * 100 = 33 %

 

SOCIETE C

Immobilisations nettes       + 1

Capitaux propres                - 2

Stocks                              - 2

Dette LM terme                 -  2

Client                               - 0,5

Dette C terme                   + 0,5

 

La société C dégage des pertes contrairement à la société B.

Le résultat de l’année N est une ressource de l’année N+1.

 

La rentabilité financière = résultat / capitaux propres * 100 = 2 / 5 * 100 = 40%.

La croissance diminue.

Investissement : non

 

 

N

N + 1

N + 2

Résultat courant

 

- 3

+ 2

2

Résultat exceptionnel

0

- 4

 

Résultat

de l’exercice

- 3

- 2

+ 2

 

 

 

SOCIETE D

Immobilisations nettes        + 4

Résultat N+1                      + 3  

Stocks                                + 2

Dette L terme                     + 1

Clients                                + 1, 5   

 Amortissement                   +4

Dotation de dividende         + 0,5

 

 

La société connait une croissance importante du chiffre d’affaires (+ 50 %).

Investissement : non

La rentabilité de D est la plus élevée.

 

 

 

 

9.   La capacité d’autofinancement (CAF)

 

·         Elle mesure le flux résiduel de trésorerie effective ou potentielle secrétée par l’ensemble des opérations de gestion de l’entreprise.

CAF = Flux de trésorerie qui a pour origine les opérations de gestion, ce qui exclut l’impact des opérations en capital (= plus et moins value excluent)

 

·         Se calcule par deux méthodes :

 

ü  Méthode additive :

 

  Résultat de l’exercice 

+ Dotations aux amortissements et DAP (ou dépréciation)

 – Reprise sur amortissement et provisions

 -  Produits de cession des éléments d’actif

     + Ou – value      + VCEAC           

= CAF

 

ü  Soustractive :

 

EBE

- Charges financières + produits financiers

- Participation des salariés

- Impôts sur les bénéfices

 

CAF = f (EBE, CF, IS) autrement dit, la Caf dépend de l’EBE, des charges financières et du taux d’imposition à l’IS.

                         

Exercice :

 

Soit une entreprise avec : EBE = 1000, Charges financières = 150, PS = 50, PF = 20, Plus value sur cession d’actif = 30, IS = 100, DAP = 200

 

*      Méthode additive 

 

  EBE   = 1000

- DAP (ou dépréciation) – 200

= Résultat d’exploitation = 800

 – charges financières + produits financiers  – 150 + 20

= Résultat courant avant impôt  = 670

+ Résultat exceptionnel + 30

= Résultat de l’exercice = 680

 

*      Méthode soustractive

 

 EBE  = 1000

- Charges financières - 130

- Participation des salariés - 50

- Impôt sur les bénéfices  - 100

= CAF = 720

 

·         Présente un intérêt pour la gestion :

 

ü  La CAF constitue une ressource durable de financement.

ü  La CAF permet à l’entreprise de s’endetter.

 

ü  La CAF est la capacité d’épargne de l’entreprise pour financer ses investissements.

 

Ratio > 1 : investissement supérieur à X.

 

1.    L’entreprise finance tous ses investissements par ressources internes.

 

2.    L’entreprise n’a pas besoin de capitaux extérieurs pour financer ses investissement (= pas besoin d’emprunter ni de faire appel aux actionnaires).

 

Ratio = 1

 

Si l’on fait appel aux actionnaires on peut plus investir.

 

Ratio < 1 

 

Les entreprises sont prudentes, elles n’investissent même pas leur capacité d’investissement.

 

II.           Le diagnostic de l’activité par les ratios (synthèse)

 

Dans la méthode analyse il y a systématiquement 3 temps : calcul des SIG, ratios, commentaires.

 

·         Les ratios d’activité, consistent à diviser les SIG par le CA HT pour les entreprises commerciales ou par la production pour les autres (services...). Ils permettent d’avoir un SIG au dénominateur (RS / CA ; EBE / CA…).

 

Production (1)

- Charges externes

= VA (2)

- Charges de personnel

= EBE (3)

- DAP

= Résultat d’exploitation (4)

- Charges financières

= Résultat courant avant impôt (5)

= Résultat exceptionnel (6)

= Résultat de l’exercice (7) : réserves et dividendes

CAF = R de l’ex + DAP (8)

 

 

1.   Les ratios d’activités :

 

Ce sont des rapports qui permettent de qualifier les SIG par rapport au niveau d’activité.

 

Les ratios de structure de la VA et de l’EBE :

 

 

2.   VA et EBE

                                                               

Charges de pers / VA ; I et Taxes / VA ; EBE

 

EBE/ VA ; DAP / VA… ;  Charges fi / EBE ; DAP / EBE ; R exercice / EBE. 

La part de la richesse crée par les entreprises diminue au fil du temps.

 

 

3.   Ratios d’efficacité

 

VA / effectifs (facteur travail) ; VA / VIB (somme investissements) (facteur capital).

 

 

4.   Les ratios de rentabilité des capitaux

 

T.R.Eco = EBE / Capitaux investis (à rémunérer) * 100

              = EBE / Capitaux propres + emprunts ou dettes fournisseurs

 

T.R.fin = Résultat courant de l’exercice / capitaux propres

                                               Ou

              = Résultat de l’exercice /             Capitaux propres

 

 

5.   Les ratios de la Banque de France

 

CF. Feuille « Ratios centrale de bilans »

 

La banque de France gère un service.

 

R5 taux de marge commerciale = MC / CA HT * 100

 

Conclusion : les points forts et faibles de l’entreprise relatifs à son activité au niveau de son résultat, à son évolution et à sa rentabilité économique et financière.

 

Section 2 : l’analyse du bilan : l’approche fonctionnelle

 

Approche fonctionnelle = FR / BFR

 

-  L’entreprise gère des flux réels et des flux financiers.

 

- La gestion des flux réels assure la régularité de la production des échanges.

 

- La gestion des flux financiers assure la liquidité (respect des échéances) de l’entreprise. Cette liquidité suppose une bonne adéquation des emplois aux ressources, un bon équilibre financier.

 

ü  Le bilan révèle un équilibre global emplois / ressources.

 

ü  La comptabilité prépare l’analyse en classant les emplois et les ressources en deux catégories selon :

 

*      critère de destination des fonds reçus (actif) :

 

v  Actif immobilisé et actif circulant :

 

o   Immobilisé : « servir de façon durable l’activité »

 

o   Circulant : « Ce sont des emplois qui n’ont pas vocation à rester durablement dans l’entreprise ».

 

*      critère d’origine des ressources (passif) :

 

Ressources stables (capitaux propres et dettes financières structurelles) et passif circulant.

 

I.             Le concept de fonds de roulement (FR)

 

·         L’idée du FR :

 

Ce sont les banquiers qui sont à l’origine du FR. Cette idée du FR est le rapprochement entre certains emplois et certaines ressources. Les américains ne retiennent pas cette idée. L’hypothèse suivante est retenue : les ressources stables financent prioritairement les emplois stables. Le fournisseur est censé financer les éléments circulant.

 

·         Définition :

 

-  Le FR est la partie des ressources stables qui, non affectées aux emplois fixes, sert à couvrir les besoins de financement du cycle d’exploitation (BFCE) de l’entreprise.

 

-  La dimension (niveau) du FR est à la fois fonction des BFCE et d’un arbitrage rentabilité-risque de l’entreprise.

FR = f (BFCE, R/risque).

 

·         Calcul (cf. schéma a) :

 

FR = Ressources stables – emplois durables (haut de bilan).

 

·         3 résultats sont possibles :

 

a)    FR >= 0 :

 Il correspond à un excédent de ressources stables seul les empois fixes.

 

FR = RS – ED

500 - 400 = 100

 

b)    FR <= 0 :

 

Une perte des ressources à court terme finance les emplois fixes.

               450 – 500 = - 50.

 

Deux analyses possibles :

 

- Si l’on est banquier : les ressources stables sont insuffisantes pour financer l’actif immobilisé.

 

- Si l’on est dans l’entreprise : une partie des ressources à court terme finance l’actif immobilisé.

 

c)    FR = 0 :

 

Equilibre algébrique.

 

Les banques préfèreront la situation a car ils veulent un BFR strictement positif.

 

·         Facteurs de variation du FR :

 

FR = RS – E durable

      = (capitaux propres + dettes fournisseurs) – (actif immobilisé).

 

Hausse (augmentation du capital, résultat, endettement) et diminution des actifs immobilisés (= désinvestissement).

 

- A la hausse :

 

ü  augmentation des ressources stables (apports, résultat positif, endettement).

ü  réduction des emplois fixes ou durables (amortissement, désinvestissement).

 

- A la baisse :

 

ü  réduction des ressources stables (perte, désendettement).

ü  Augmentation des emplois fixes (investissement)

 

II.           Les besoins en fonds de roulement (BFRE)

 

Ils représentent la différence entre les besoins cycliques ou d’exploitation et les ressources cycliques ou d’exploitation d’une entreprise.

 

BFRE = Actif circulant – Passif circulant

             Actif d’exploitation – Passif d’exploitation

             (S + C.C) – (fournisseurs + dettes fiscales et sociales).

 

Ces besoins sont fonction du cycle d’exploitation économique (nature de l’activité, données techniques) et financier (gestion) de l’entreprise.

 

On distingue les besoins en fond de roulement d’exploitation et les besoins en fond de roulement hors exploitation :

 

- BFRE = emplois d’exploitation – ressources d’exploitation (cf. schéma b).

 

- BFRHE = emplois hors exploitation – ressources hors exploitation (cf. schéma c) (= éléments non liés au cycle d’exploitation OU éléments non classés dans le fond de roulement).

 

BFR = BFRE + BFRHE

 

1.   Le cycle d’exploitation d’une  entreprise industrielle

 

- Trois phases : approvisionnement, production, commercialisation.

- Des flux réels et financiers (stocks, créances et dettes).

- Le cycle d’une entreprise industrielle (simulation).

- Le cycle d’une entreprise commerciale (simulation).

 

 

Au cours du cycle des biens ou des services sont progressivement transformés pour aboutir à un bien ou à un service final.

 

Le cycle se caractérise par une succession de flux et par sa durée plus ou moins longue selon la nature de l’activité. On distingue des flux réels (ex : achat de matières premières, c’est un mouvement physique de l’amont vers l’aval) et des flux financiers (= paiements).

Lorsque les flux financiers sont décalés dans le temps par rapport aux flux réels, on voit apparaitre des créances ou des dettes.

Les stocks correspondent à des décalages entre flux réels liés à la production elle-même.

 

·         Le cycle d’exploitation d’une entreprise industrielle : (cf. feuille schéma)

 

Ce cycle d’exploitation se caractérise par des flux réels et des flux financiers.

Le décalage entre les flux réels génère les 3 catégories de stocks.

Le décalage entre les flux financiers génère des dettes fournisseurs et des créances clients. Ce cycle d’exploitation se traduit par des décaissements (= paiements) qui précèdent les encaissements :

 

ü  paiement des services producteurs le 15/01…

ü  paiement des fournisseurs (tous les jours)

ü  les clients

 

Les fournisseurs et les services productifs sont à payer avant d’encaisser le produit des ventes.

 

Ce cycle d’exploitation génère des besoins de financement qui sont qualifiés de BFRE en raison des décalages financiers défavorables. Pour mettre en œuvre ce cycle, l’entreprise doit disposer en T0 des ressources couvrant ses besoins de financement.

 

Cycle d’exploitation industrielle (C.E.E)

Les décaissements précèdent les encaissements : BFR > 0 = (S+C) – (DF + DFS) ;  AC – PC ;  AC > PC.

 

T0

VI

 

RS

A = P

Avant livraison des matières premières 

FR = 0

 

 

T0

VI

 

RS

S.M.P

D. fournisseurs

 

Après livraison MP

FR = 0

BFRE = 0

 

 

T1

VI

 

 

RS

S.M.P

 

D. fournisseurs

Produits en cours

Besoin de financement

Après règlement des fournisseurs

FR = 0

AC – PC = S – 0

BFRE > 0

 

 

T5

VI

 

 

RS

Créances clients

 

 

 

Besoin de financement

 

AC – PC = C – 0

 

Le cycle d’exploitation de l’entreprise industrielle génère progressivement des besoins de financement pour lesquels des ressources doivent être trouvées. Ces ressources sont de deux types :

 

·         Un fond de roulement plus important (positif)

·         Des crédits à court terme (= trésorerie passive)

 

La somme de ces deux éléments doit au moins être égale au besoin de financement.

 

Dans ce type d’entreprise un fond de roulement positif est absolument nécessaire pour couvrir les besoins de financement du cycle d’exploitation.

L’industrie ont deux types de besoin : en investissement et en fond de roulement. BFRE environ égal à 25 % du CA HT.

 

2.   Cycle d’exploitation de l’entreprise commerciale

 

Cf. schéma fait en cours

 

Excédent de ressource, plusieurs solutions d’utilisation :

 

·         Placement de trésorerie

·         Investir :

ü  Dans l’industrie

ü  Dans l’extension des locaux

·         Investir dans un second magasin

 

CONCLUSION GENERALE :

 

Les BFRE  sont fonction de plusieurs facteurs :

 

·         De la durée du cycle économique de l’entreprise : plus le cycle est long, plus les BFRE sont élevés.

 

·         La VA = production de l’exercice – charges externes.

 40   = 100 – 60.  Les charges externes donnent naissance au passif circulant. Plus la VA de l’entreprise est élevée plus les BFRE sont élevés (pénalisés au niveau financier).

 

·         Le rythme d’activité : les entreprises qui ont une activité régulière ont des besoins en BFRE permanent ce qui légitime un financement par le FR. Les entreprises qui ont une activité irrégulière ont des besoins d’exploitation variables, ce qui légitime des financements à court terme.

·         Du temps d’écoulement des éléments du cycle : cela concerne 4 éléments : les stocks, les créances clients, les dettes fournisseurs, les dettes sociales et fiscales.

 

3.   Les ratios d’activités et de gestion : les temps d’écoulement

 

a.    Temps d’écoulement des créances clients

 

ü  BFRE = AC – PC

ü  BFRE / production ou CA HT * 100

ü  BFRE / production ou CA = (emplois cycliques – ressources cycliques) / (P/C) = ((S+ CC) – (DF + DF et S)) / production ou CA HT

 

Temps d’écoulement d’entreprise commerciales : délai moyen de règlement des clients = C clients / CA HT(annuel) = C. clients / CA TTC * CATTC / CAHT.

 

DMRC = (C. clients / CATTC) * 360 j.  RATIO 1

 

Créances clients on les trouve dans le bilan et le CATTC dans le compte de résultat.

 

b.    Temps d’écoulement des dettes fournisseurs

 

DF / CA HT = (DF / Achats TTC) * (achats TTC / CA HT).

DF / Achats TTC (360j) * 360j = DMRF.  RATIO 2   

 

c.    Temps d’écoulement des stocks

 

Stocks marchandises HT / CA HT (annuel) = (S marchandises / A HT marchandises) * (A HT marchandises / CA HT).

(S marchandises / A HT de marchandises) * 360 = TES marchandises. RATIO 3.

 

 

Application :

 

 

 

31/12/N

N-1

 

N

N-1

S mses

Clients

   300

1 000

500

900

DF

500

300

 

N

N-1

 

N

N-1

A mses

5 000

4 500

Ventes

8 000

7 500

 

 

 

N

N-1

DMC

38

36

DMFourn.

30

20

TES

22

40

 

DMR clients = (C. clients / CATTC) * 360j = 1 000 / 8 000  * 1,196 = 38 j.

 

DMR Fournisseurs = DF / Achats TTC (360j) * 360j = 500 / 500 * 1,196 = 30j.

 

TES = (Stocks / Achats marchandises) * 360 j = (300 / 5 000) * 360 = 22.

(TVA = 19,6%).

 

Le temps d’écoulement des stocks se réduit donc la rotation des stocks s’accélère.

BFR = f (niveau de l’activité, durée du cycle économique et financier).

 

Trois ratios d’un tableau de bord :

 

·         Le délai de règlement des clients = Cclients / CA TTC * 360j

 

·         Le délai de règlement des fournisseurs = D. fournisseurs / A TTC * 360j

 

·         Le temps d’écoulement des stocks de marchandises ou de matières premières (taux de rotation) = (Stocks / A HT) * 360 j.

 

ü  Le temps d’écoulement des stocks de produits = S de PF / Coût de production des produits.

Exemple : 10 000 / coût de production unitaire des produits.

Par exemple si on produit 10 000 produits et qu’on en vend 5 000, le temps d’écoulement est de 380 jours.

 

On évoque en stocks le temps d’écoulement mais aussi le taux de rotation.

 

ü  Taux de rotation = 360j / TES

Exemple : 360 / 30 = 12

 

L’objectif de l’entreprise est d’obtenir une rotation rapide de ses éléments d’actif circulant et lente de son passif circulant.

Pour un niveau d’activité donné, une entreprise peut réduire ses BFR en agissant sur les temps d’écoulement de son cycle d’exploitation.

 

Le BFR diminue si le Délai de Règlement des Clients diminue (DRC) et le Taux d’Ecoulement des Stocks (DES) diminue  et si les Dettes Financières et les Dettes Fournisseurs et S augmentent.

 

III.          La trésorerie (schéma d)

 

·         La trésorerie est, à un moment donné, la différence entre l’ensemble des ressources mises en œuvre et les besoins entrainés par l’activité.

 

·         La trésorerie est un « résidu », conséquence de l’inadéquation parfaite des ressources aux emplois.

 

·         T = FR – BFR 

 

·         Tt = 0 situation optimale

 

·         Tt = Tat - Tpt

 

·         Tat : 3 sources :

ü  VMP

ü  Banque

ü  Caisse

 

·         Elle permet de faire ressortir les facteurs déterminant de la trésorerie (1) et de centrer l’analyse de l’équilibre financier sur l’élément le plus instable, les BFR (2). L’analyse est utile à la gestion future des flux.

 

T = f (FR, BFR)

T = f (RS, ED ; DRC, TES, DRF…)

 

·         Elle suppose l’affectation de certaines ressources à certains emplois ce qui est contraire au principe de pool de fonds et d’emplois (cf. les tableaux de flux de fonds et de trésorerie).

Pool = Regroupement d’acteurs

 

·         Les normes IFRS privilégient une approche de la trésorerie par les flux (cf. les tableaux de flux).

 

IV.         L’équation d’équilibre financier

 

ACTIF                                                                                  PASSIF

 

Actif immobilisé            80

(ED)

 

 

 

Ressources stables (RS)        100

Stocks                          50

Créances                     50

Fournisseurs                            60

DF et S                                     30

Créances diverses       10

Trésorerie actif            10

Dettes diverses                        10

                            T = 200                                                                                   T = 200

 

Approche fonctionnelle :

Tt = FRt - BRt

 

BFR :

ü  BFRE : (S + C) – (F + DFS) = (50 + 50) – (60 + 30) = 100 – 90 = 10

ü  BFRHE : (CD – PD) = (10 – 10) = 0

 

Exemple : Supposons qu’en T1 les créances clients augmentent de 20, financement de ce nouvel emploi par la trésorerie disponible et par la négociation d’un crédit à court terme. Quel est le nouvel équilibre financier ?

 

ACTIF                                                                                   PASSIF

 

Actif immobilisé            80

(ED)

 

 

 

Ressources stables (RS)        110

Dont :

Capitaux propres  50

Dette financière    60 (7)

Stocks                          50

Créances                     70

Fournisseurs                            60

DF et S                                     30

Créances diverses       10

 

 

 

Dettes diverses                        10

210                                                        210

 

(7) dont CBC et SCB = 10

 

Le FR c’est la différence entre les ressources stables et les emplois durables.

Le BFRHE ne change pas. Par contre le BFRE oui :

(50 + 70) – (60 + 30 )

(100 – 90)

= 30

 

Donc approche fonctionnelle :

 

Tt = FRt - BRt

    = (RS – ED) –

    = (100 – 20)

    = 20

 

La trésorerie passive se trouve en faisant : T = TA - TP

                                                                             - 10 = 0 – 10

 

En t0 : T = FR – BFR

+ 10 = 20 – 10

∆T = ∆FR - ∆BFR

- 20 = 0 – 20

 

On a plus de créance pour les mêmes affaires.

 

Commentaires sur les situations d’équilibre ou de déséquilibre :

 

1.    T > 0, FR > BFR

 

ü  Le FR est suffisamment élevé pour assurer un financement stable du cycle d’exploitation et une aisance de trésorerie.

 

ü  Cette situation, a priori favorable, n’exclut pas de risques de déséquilibres si des ressources sont à rembourser rapidement alors que des emplois ne sont pas disponibles.

 

ü  Cette situation peut traduire une insuffisante valorisation des ressources.

 

2.    T < 0, FR < BFR

 

ü  Le BFR n’est pas entièrement financé par des ressources stables. L’équilibre financier dépend de la capacité de l’entreprise à négocier et à renouveler sa trésorerie positive.

 

ü  L’entreprise est dépendante du système bancaire (risque de non renouvellement et risque de variation des taux d’intérêts).

 

ü  Cette situation de trésorerie négative est la plus fréquente.

 

3.    T = 0, FR = BFR

 

ü  L’égalité arithmétique entre le FR et le BFR peut traduire une politique de trésorerie zéro qui prémunit l’entreprise contre les risques symétriques de surliquidités durables et de dépendance à l’égard des banques.

 

ü  Souvent, dans l’industrie les BFRE > 0 car il y a beaucoup de stocks et de créances clients. L’industrie crée 2 fois plus de VA que le commerce. De ce fait, elle achète beaucoup de matières premières qui valent moins que les prix qu’elle pratique à la revente. BFRE représente environ 25 % du CA HT.

 

 

Supposons qu’une entreprise qui réalise un CA de 5 millions d’euros HT. Son FR = BFRE = 20 % du CA HT. Donc T= 0 car FR = BFRE.

 

1.    Si le CA augmente de 10 %, qu’en est-il de la trésorerie ? Les BFRE augmentent de 10 % soit 100 000 euros soit 0,1 million d’euros.

Une entreprise industrielle qui se développe, dégrade la trésorerie de l’entreprise et donc sur l’équilibre financier. Les BFRE suivent le CA.

 

2.    Si le CA diminue de 10 %, que va-t-il se passer sur la société ? les BFRE vont diminuer et la trésorerie va s’améliorer ?

Trésorerie = FR – BFR = 1 – 0,9 = 0,1

 

ü  Souvent le commerce a des BFRE < 0 c’est-à-dire que (stocks + créances clients) < (dettes fournisseurs + dettes sociales). Il y a peu de stocks et les créances clients sont quasiment nulles.

 

1.    Supposons que l’entreprise commerciale voit son CA HT augmenter de 10 % (= 5,5 millions d’euros).

FR = BFR

BFRE = - 10 % du CA HT

T = 1 – (- 0,5)

T = 1,5 millions.

 

 

2.    Supposons que l’on se situe dans une entreprise commerciale avec un CA qui diminue de 10 %.

FR = BFR  

BFR = - 10 % du CA HT

T = 1,45.

 

Cf. Schémas fait en cours.

 

 

 

 

Conclusion :

 

Les étapes de l’analyse de l’équilibre financier (liquidité) :

Calcul du FR, des BFR et de la trésorerie,

Calcul de la variation des éléments en regard de l’évolution de l’activité,

Calcul de ratios :

ü  BFRE / CA ou PRODUCTION

ü  DMR des clients, des fournisseurs et TE des stocks

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