HPE chapitre 1

 

CHAPITRE 1 :

 

 ELEMENTS DE L’HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE

 

 

I.             La pensée économique du XVème au XVIIème siècle

 

·         Le courant le plus important en économie a reçu le nom de MERCANTILISME. C’est ce que l’on appelle « l’époque du bouillonnement d’idées ». C’est par ce biais qu’on a accédé au mercantilisme.

 

Les mercantilistes dans leur réflexion cherchent à répondre à la question comment s’enrichir ? S’enrichir est une fin louable où l’intérêt personnel est un levier de la prospérité global. Les agents de cette prospérité ne sont pas les industriels mais les marchands et l’Etat.

 

Au XVème, dans un contexte d’essor du capitalisme marchand : développement des grandes compagnies maritimes qui créaient des réseaux d’échange internationaux

 

·         3 grands courants peuvent être mis en évidence :

 

ü  Le mercantilisme espagnol fondé sur l’enrichissement par la monnaie. Du XVème au XVIème siècle l’Espagne était la plus grande détentrice d’or au monde. C’est ce que l’on appelle le BULLIONNISME.

 

Cette croyance au niveau de la possession de ces métaux va précipiter le déclin de l’Espagne. Il y a 3 facteurs explicatifs :

 

-          L’accroissement des moyens de paiement qui entraîne une abondance monétaire mais sans contrepartie sur la production de biens. Cela a pour conséquence une hausse continue des prix.

 

-          Au niveau international cet afflux de métaux précieux a un effet déstabilisant (déséquilibrant) sur l’exportation des produits espagnols. Déséquilibre de la balance commercial. Les métaux précieux ne vont faire que transiter par l’Espagne.

      

-          Le gouvernement Espagnol va interdire toute sortie d’or de l’Espagne. Par conséquent, les espagnols n’exportent plus. De ce fait, les autres pays qui échangeaient avec l’Espagne n’achètent plus. C’est une rétorsion commerciale. Asphyxie de l’Espagne.

 

ü  Le mercantilisme Anglais fondé sur l’enrichissement par le commerce.

-          C’est une île, sa vocation naturelle est donc le commerce.

Tomas Mooni : « La richesse naît du commerce extérieur ».

 

-          Ses fondements : 2 systèmes :

 

o   Système des contrats (contre la fuite de monnaie) : c’est un système qui est une surveillance administrative des exportateurs qui doivent rapatrier leurs  capitaux en Angleterre ou consommer sur place les produits de leur importation en Angleterre.

 

o   Système d’équilibre de la balance commerciale : les importations ne doivent pas dépasser les exportations. Ils ont instaurés de forts tarifs douaniers.

 

·         Le mercantilisme Français fondé sur l’enrichissement par l’industrie. Le chef de file à l’époque était Jean Bodin a crée le terme « économie politique ».

 

ü  3 fondements :

 

-          L’apologie de l’industrie : développement des manufactures et marchands.

 

-          La préconisation d’une population abondante pour obtenir une main d’œuvre bon marché. Cela entraine un coût de production peu élevé et va permettre à l’économie Française d’accroître les profits industriels.

 

-          L’Etat a favorisé la multiplication des échanges. Le commerce extérieur a été développé par l’industrie. Exportation de certains produits industriels Français. La richesse nationale a pu s’ouvrir vers l’extérieur et a permis de faire perdurer les manufactures industrielles. 1620 : œuvre de COLBERT a permis l’hégémonie Française.

 

II.           Les physiocrates (milieu du XIXème siècle)

 

 

·         Courant d’origine Française. Ce courant est une réaction sur les fondements de la prospérité.

 

·         Les physiocrates disent que c’est « une réaction de la terre pour la terre ». Le chef de file est François QUESNAY, c’est aussi le premier auteur du tableau économique en 1758.

 

·         Pour eux, le commerce n’est pas la source inépuisable des richesses « il n’est de richesse que dans la terre ». La terre est le seul élément productif.

 

·         Dans son tableau économique François QUESNAY montre qu’il existe 3 classes :

ü  Classe productive (agriculteurs)

ü  Classe stérile (nobles)

ü  Les propriétaires terriens

Ce qui va faire naître un produit net c’est l’agriculture. C’est ce qu’il appelle le « surplus » de l’agriculture.

 

Les propriétaires fonciers sont utiles car de sont eux qui font les avances nécessaires. Ce sont les intermédiaires entre la classe stérile et la classe productive. De plus, ils font aussi circuler le surplus de la terre.

 

C’est le libre échange des productions agricoles qui va stimuler une concurrence ; Cela va permettre aux propriétaires terriens d’obtenir une rente, c’est-à-dire un profit qui va être de nouveau investi dans la terre. Développement du secteur agricole.

 

 

III.          Les classiques

 

A.  Les classiques Anglais

 

1.   Adam SMITH (1723 - 1790)

 

·         1er ouvrage « recherche sur la nature et la cause de la richesse des nations » prône le libéralisme économique.

 

·         Sa thèse : LA LIBERTE ECONOMIQUE « Toutes les institutions qui ont permis la prospérité dans le passé se sont imposées d’elles même, sans contrainte extérieur ». « L’ordre s’établi spontanément » mais « pourvu sue subsiste entre les hommes la concurrence ».  Il ne faut mettre aucune règlementation car sinon cela veut dire que l’Etat intervient et ça va influer de façon artificielle sur les prix. Il ne faut pas entraver cet équilibre providentiel. Les individus poursuivent leur intérêt personnel qui est amené à servir l’intérêt général = thèse de la main invisible.

 

·         Sa pensée s’articule autour de quelques axes :

 

ü  De l’égoïsme individuel à l’harmonie collective : Smith théorise l’efficacité du marché. Il va baser ses travaux sur l’efficacité du marché parce qu’il permet d’aboutir par l’échange à la satisfaction de tous.

 

C’est l’intérêt individuel qui est le levier où chacun va chercher à satisfaire au mieux ses besoins pour en tirer un bénéfice. C’est le marché qi récompense le plus efficace (tendance à acheter à son entreprise préférée). Par conséquent, les moins efficaces vont disparaître. Chaque individu dans son égoïsme va chercher à vendre le plus cher possible. C’est le marché qui joue une fonction de régulation par les prix. Ajustement des quantités offertes face aux quantités demandées. L’échange va conduire dans telle ou telle tâche. Cela va conditionner la croissance et l’emploi.

 

ü  La division du travail : source d’efficacité et de croissance (cf. doc 1). Pour Adam SMITH, la richesse des nations résulte de la division du travail de plus en plus poussée. Plus une nation est riche et plus elle va SE SPECIALISER dans le talent de ses membres. Par conséquent, elle va obtenir une productivité supérieure.

 

ü  L’épargne source de croissance et d’accumulation du capital. Pour SMITH c’est le cœur de l’analyse classique de la croissance et de l’emploi. Il y a croissance et emploi quand le capital est rare. L’origine du capital c’est l’épargne. L’épargne va fournir la base de l’accumulation et va être source de nouvelles  richesses. Cependant elle ne suffit pas à obtenir la croissance. Il va falloir intégrer le progrès technique et l’organisation du travail pour développer la production et obtenir l’accumulation du capital.

 

ü  Vive le libre-échange : En plus du libéralisme se rajoute la recherche de l’équilibre de l’échange. Celui-ci correspond à une source de bénéfice pour tous.

 

La loi des avantages absolus c’est l’une des premières qui va justifier théoriquement l’échange international (cf. S4). Chaque pays veut profiter de la spécialisation du professionnel le mieux placé pour produire nous-mêmes ce que l’on sait faire. Il part du principe que la spécialité est plus efficace. On a donc participé à une meilleure répartition du travail. Grâce à cette vision, on accède à un plus grand nombre de produits (=biens).

 

Remarque : les pays sont dotés inégalement par la nature (ex : la France est mieux dotée au niveau agricole que l’Angleterre).

 

ü  L’Etat à sa place : C’est la conséquence logique d’une certaine foi dans les classiques et un refus de l’internationalisme public.

 

L’Etat doit être minimal (« Etat gendarme » = police, armée et éducation).

 

2.   David RICARDO (1772-1823)

 

·         C’est un homme d’affaires efficace. Dans son analyse il ne parle pas d’individus mais d’agents :

 

ü  analyse des comportements des propriétaires fonciers

ü  analyse des comportements des salariés

 

·         Il emploi la méthode déductive : il va poser un certains nombre d’hypothèses de fonctionnement de l’économie :

 

ü  La rente foncière : Il s’aperçoit qu’à mesure que la population ou les besoins s’accroissent, les produits de la terre vont être plus demandés. 

 

La population ne peut pas s’accroître proportionnellement aux nouvelles quantités de facteur de production (lois des rendements décroissant).

 

Solution : mettre en culture de nouvelles terres. Il va constater que celles-ci sont moins fertiles. Les denrées produites auront des coûts différents mais elles ne peuvent avoir qu’un seul prix de vente : celui de la plus mauvaise terre.

 

Ce sont les propriétaires fonciers qui vont bénéficier de l’augmentation de la production des terres. La classe des exploitants ne sera pas touchée au bénéfice de la rente foncière.

 

ü   La théorie des avantages comparatifs (cf. document 2) : Ricardo résonne dans une économie ouverte. Il cherche à comprendre les échanges internationaux.

 

Le résonnement c’est de l’analyse libérale où chacun recherche son intérêt. Chacun va se spécialiser en recherchant le maximum dans la production et dans la consommation. Pour lui, c’est une solution logique.

 

Résultat : il va retirer le maximum d’avantages dans le domaine où il est le moins compétitif.

 

La règle : c’est une règle d’arbitrage. Le calcul de la productivité relative est lié au coût relatif de chaque pays. C’est le plus performant qui va se spécialiser où il est le mieux placé. Il va étendre cette règle à tous les pays. (Cf. document 2).

 

3.   Thomas MALTHIUS (1866-1934)

 

·         L’analyse de Malthius : il travaille sur le développement de la population. Il va développer plusieurs hypothèses. Il affirme dans sa thèse que tout ce qui est subsistance a tendance à croître moins vite que la population.

 

·         Conséquence : les lois sur les pauvres et l’assistance sont condamnés à l’échec car elles favorisent la multiplication des plus pauvres.

 

·         Fondement : l’idée des rendements décroissant de la terre. C’est une analyse à la marge car elle est pessimiste par rapport au progrès technique. Dans son analyse démographique, Malthius imagine que spontanément les populations développent une fertilité maximum. 

 

·         Il va préconiser une restriction des naissances (la quantité de nourriture disponible doit dicter à la population son rythme de progression).

 

4.   John Stuart MILL (1806-1873)

 

·      Il va développer en 1850 une autre idée pour réagir à la conception de Smith :

     « Aucune loi ne commande la détermination du profit ». On retrouve ce principe dans le manuel « principe d’économie politique ». Stuart Mill est le premier défenseur des droits de l’homme (1848 : basé sur les lois naturelles).

 

·         Sa loi : « certes la rareté gouverne la production, certes les intérêts de l’individualisme commandent à l’action humaine, certes les lois de la population existent ; MAIS une fois la richesse produite l’humanité peut en faire ce qu’elle veut ».

 

Le « MAIS » est le levier qui va fonder le réformisme au niveau des classiques anglais.

 

Réformisme = redistribution des revenus par l’impôt et la sécurité sociale.

 

·         La redistribution de la richesse va dépendre des lois et des coutumes de la société : « bien que le monde est capable de progrès » d’où l’intervention Etatique pour la redistribution.

 

B. Les Classiques Français

 

·         En France, l’école Classique est moins féconde qu’en Angleterre. En France,

L’école Classique est associée au nom de J.B Say.

 

C’est une expression assez claire qui est orientée vers le libre échange et contre le protectionnisme.

 

·         Elle va défendre l’économie de marché qui est capable d’une part d’éviter les crises et d’autre part de guider les consommateurs dans leurs choix.

 

·         JBC (1767-1832) : Il va se distinguer des Classiques Anglais.

Utilité = source de valeurs et de richesses.

Lois des débouchés : « En effet lorsqu’un homme vend à un autre un produit, il lui vend l’utilité qui est dans ce produit ». On achète un produit qu’à cause de son utilité.

 

·         Remarque : Chez les Classiques et les néo classiques, la monnaie est  neutre : elle n’est désirée que pour l’achat du bien. Il ne compte donc sue l’économie réelle. Marx ainsi que Keynes affirment l’inverse.

 

·         Schéma : Créer un nouveau produit crée de la valeur. De cette valeur va résulter un pouvoir d’acheter un produit.

 

 L’idée de base : la valeur d’un produit crée va être transformé en revenu pour celui qui l’a crée. De ce revenu, on va payer les fournisseurs, les salariés, le chef…

 

Valeur totale de la production = valeur totale des revenus distribués.

Tout ce qui est produit est vendu : c’est la loi des débouchés (énoncé plus haut). C’est l’offre qui crée sa propre demande.

 

IV.         Le socialisme du 19ème et 20ème  siècle

 

·         Il existe 3 grands courants socialistes :

 

ü  Le socialisme utopique : Sismondi, Fourrier et Saint Simon (cf. document 3).

 

ü  Le socialisme révolutionnaire : Proudhon (cf. document 3).

 

ü  Le socialisme scientifique : Marx (1818 - 1863) et Engels (1820 – 1895).

 

On s’aperçoit que ce sont des idées philosophiques qui n’entrent pas dans la réalité.

 

·         MARX : il va donner une place centrale aux données économiques. Ce sont les structures économiques qui déterminent les rapports entre les classes sociales (moteurs de l’histoire).

 

·         Les fondements philosophiques : la dialectique Marxiste :

 

ü  La thèse : c’est l’affirmation de quelque chose

 

ü  L’antithèse : c’est la contradiction

 

ü  La synthèse : c’est le dépassement en apportant une nouvelle affirmation

 

L’évolution sociale doit permettre à l’homme de se désaliéner par la suppression de la propriété privée.

 

·         La critique du capitalisme :

 

Pour MARX, le capitalisme aboutit à l’exploitation d’une classe (les propriétaires) sur une autre (les travailleurs). Le profit des entrepreneurs provient du prélèvement sur la valeur crée par les travailleurs. Ce capitalisme va induire une aliénation croissante des travailleurs.

 

·         L’argumentation de MARX :

 

 Il veut prouver que le jeu de force économique entrepreneur-salarié entre dans la considération du salaire. Repose sur une contradiction «  la valeur produite par les travailleurs est en grande partie confisquée au profit d’une classe de spoliateurs (les capitalistes) ».

 

MARX s’est inspiré d’économistes et particulièrement de Ricardo. Il va lui emprunter 2 analyses :

 

ü  La théorie du travail qui oppose la valeur du travail en 2 : les salaires el les profits (Ricardo y assimile la notion de rente). En principe tous les biens ont une seule valeur, le travail est nécessaire pour les fabriquer.

 

ü  Théorie de la plus value : les travailleurs reçoivent ce qui est nécessaire pour vivre (= « minimum de subsistance »). C’est la différence entre le travail fourni et la rémunération perçue qui détermine la plus value que le capitaliste s’approprie.

 

La thèse : il affirme que la loi de développement du capitalisme est la loi d’accumulation du capital. Les entreprises vont avoir une forte propension à se concentrer.

 

L’antithèse : Cette puissance croissante du capital ne profite pas aux travailleurs. La misère va augmenter car les travailleurs vont accepter n’importe quelle condition de travail pour survivre : c’est la paupérisation d’une classe. Le système capitaliste entretien une opposition entre accumulation de richesse et paupérisation des travailleurs.

 

La synthèse : A un certain stade le système capitaliste se détruit et la lutte des classes se termine par la prise de pouvoir du prolétariat. Cela va emmener à la ruine du capitalisme.

 

Cette phase de transition va se déterminer par l’appropriation collective des moyens de production et par l’industrialisation.

Apogée = service communiste

« Le capitalisme faisait l’homme pervers, le communisme fera un homme nouveau ».

 

V.          Les autres courants (1870-1940)

 

·         Les marginalistes (cf. doc 4) : l’utilité subjective :

 

ü  Peut comparer 2 types de biens

ü  Biens et besoins divisés à l’infini.

 

·         Keynes (1883 – 1946) (cf. doc 5)

Il s’intéresse aux classiques et néo classiques. Il réfute leur analyse.

 

ü  Son œuvre : il vit durant la crise de 29 où il y avait du chômage. C’est un homme de son temps qui a analysé la crise de 29 et qui a cherché des solutions à cette crise pour atteindre le plein emploi.

 

ü  Ses apports : il y a un nouveau type de capitalisme qui se développe entre les 2 guerres : arrivée de monopole… C’est l’un des premiers initiateurs de la politique économique. Il va donner des clés pour agir.

 

ü  C’est la crise de 29 qui est un levier à la réussite de ses idées face à des idées néo classiques impuissante face à la crise de 29. « Psychologiquement le salaire ne peut pas être diminué car les travailleurs n’accepteraient pas de voir baisser leur revenu nominal ». En cas de crise, il ne faut pas inciter les ménages à épargner mais au contraire à augmenter les dépenses.

 

ü  Solution pour sortir du chômage et de la crise : augmenter le revenu distribué soit en augmentant les dépenses publiques soit en fournissant aux ménages des prestations sociales pour que les ventes des entreprises augmentent. Politique de relance par l’offre.

 

 

CONLUSION :

 

Pour Keynes, l’équilibre macroéconomique ne signifie pas nécessairement que le plein emploi soit atteint (cf. schéma c).

 

Rien ne prouve en effet pour Keynes que le revenu d’équilibre soit en fait le revenu de plein emploi des facteurs de production.  L’économie, va évoluer dans ce que Keynes appelle l’équilibre de sous-emploi.

 

 « Lorsque le revenu global augmente, la consommation augmente elle aussi mais de façon moindre proportionnellement parlant que le revenu ». Il y a donc corrélation entre ces 2 agrégats.